Rana Plaza

« 24 heures de solidarité féministe internationale », deux ans après la catastrophe « Rana Plazza » : a 4ème Marche mondiale dénonce les conditions misérables des ouvrières esclavagisées par les grandes chaînes multinationales, parfois au prix de leurs vies.

Le 24 avril 2015, de 12h à 13h sur toute la planète

Les femmes réalisent une action solidaire en mémoire des 1135 ouvrières et ouvriers, en grande majorité des jeunes femmes, tuées dans les décombres du Rana Plaza, dont le bâtiment insalubre s’est effondré au Bangladesh en 2013.


– Paris : 24 avril à midiPlace Diaghilev : « 24 heures de solidarité féministe internationale ». Dans le monde entier, à la même heure (de midi à 13h), plusieurs pays organiseront un évènement de commémoration pour exprimer leur indignation ! Le tract en PDF – Évènement facebook

– Paris : 24 avril à 19h : suivie d’un débat, salle Jean Dame, 17 Rue Léopold Bellan 75002 à Paris – Évènement facebook

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– Marseille : 24 avril à midi, rue Saint Ferréol : action contre l’exploitation des travailleuses et travailleurs dans les pays pauvres, deux ans après le drame du Rana Plaza. À l’initiative de la MMF 13 et du collectif 13 DDF. Infos

– Le Mans : 24 avril à midi, square des Ursulines : rassemblement en souvenir des victimes et pour défendre les conditions de travail des femmes. Infos

– Toulouse : 24 avril à 12h30, square De Gaulle : rassemblement à l’occasion du second anniversaire du drame du Rana Plaza.

24 avril 2015 à Toulouse

– Nancy : 24 avril à midi, rue Saint-Jean, entre l’arrêt de tram « Maginot » et « Point central » : rassemblement à l’occasion du second anniversaire du drame du Rana Plaza.

– Montpellier : 24 avril à midi, place de la Victoire

– Tour : 24 avril à midi, gare de Tour : Retrouvez la vidéo Ici !

– Nancy : 29 avril à 19h : Ciné-débat au CCAN – 69 rue de Mon-Désert

+ d’informations : fat.benomar@gmail.com

  • Revue de presse :

Paris : Deux ans après l’effondrement de l’immeuble Rana Plaza, à Dacca au Bangladesh, un collectif s’est mobilisé devant un magasin Benetton

Paris : Happening devant Benetton pour que la loi « Rana Plaza » devienne effective

Paris : AFP (vidéo) Deux ans après le drame du Rana Plaza, action militante à Paris

Tours : Solidaires avec les ouvrières du Rana Plaza

Tours : une manifestation en soutien aux ouvrières du Bangladesh

Tours : A la une de l’actu en Touraine… 24/04

Toulouse : Un rassemblement pour ne pas oublier le Rane Plaza

Clermont-Ferrand : les femmes marcheront ce vendredi 24 avril 2015 contre le sexisme ordinaire et le harcèlement

Laval : 24 heures d’action féministe, les Lavalloises montent au créneau

Neuchâtel (Suisse) : Une flashmob pour dénoncer les commerces qui vendent des « habits tachés »

Charleroi (Belgique) : flashmob au féminin

Le Canada doit agir face aux abus des entreprises

Joliette (Canada) : Une action de solidarité féminine

Kamouraska (Canada) : 24 heures d’actions féministes

Rouyn-Noranda (Canada) : 20 personnes allongées en pleine rue

  • Photos de l’action, du rassemblement et du débat parisiens, de Félidée :


Triste anniversaire

Le 24 avril 2015, la MMF2015 proteste dans le monde entier contre les multinationales du vêtement qui font coudre nos habits au Bangladesh dans des conditions inacceptables, et organise 24 heures de solidarité féministe de 12h à 13h pour commémorer le drame du Rana Plaza.

À Dacca, au Bangladesh, le 24 avril 2013, 1138 travailleuses et travailleurs ont trouvé la mort dans l’effondrement du Rana Plaza, et plus de 2000 ont été blessées. Evacué-es la veille en raison de fissures constatées dans les piliers du bâtiment, les travailleurs-ses des ateliers de confection ont été contraint-es de regagner leur poste de travail le lendemain.

Shila Begum, couturière rescapée, témoigne : « Personne ne voulait travailler ce jour-là (…) On sentait la tension dans les yeux des ouvriers ».

Lorsqu’elle regagne sa machine, une coupure d’électricité intervient. « Le plancher a cédé. Ma main était coincée, j’ai cru que j’allais mourir”. Prise au piège pendant presque une journée, elle a été secourue, mais ses blessures ont nécessité une hystérectomie, et son bras la fait encore souffrir. Elle ne peut plus travailler.

Ici se fabriquaient des vêtements pour des grandes marques européennes, américaines et canadiennes, Mango, Benetton, Primark, El Corte Ingles, Bon Marché et Loblaw, qui ont reconnu qu’elles se fournissaient dans ces usines. D’autres marques, dont les étiquettes ont été retrouvées dans les décombres, nient encore leur implication.

Deuxième exportateur mondial de produits textiles, le Bangladesh propose une main d’œuvre payée au lance pierre, 30 euros par mois contre 150 ou 200 en Chine. 40% des ouvriers travaillent dans ce secteur, soit près de trois millions de personnes, des femmes pour la plupart, qui taillent, piquent, cousent et transportent les marchandises à longueur de journées. Officiellement, 48 heures hebdomadaires avec un jour de congé. Plus souvent, elles travaillent 10 à 12 heures par jour, sept jours sur sept, avec de nombreuses heures supplémentaires non payées. Aux incendies et aux risques d’effondrement, s’ajoute pour les femmes des risques importants de violences sexuelles.

Contre le cynisme des entreprises donneuses d’ordre

Fin 2013, après plusieurs mois de négociations entre les autorités bangladaises, des entreprises donneuses d’ordre, les syndicats locaux et internationaux, l’organisation bangladaise des exportateurs de textile, et des ONG dont la Clean Clothes Campaign,  un fonds d’indemnisation des victimes et de leurs familles a été créé sous l’égide de l’Organisation internationale du travail (OIT).

Le fonds établit un système d’indemnisation calculé sur la base des dispositions prévues par les conventions internationales relatives à l’indemnisation des victimes d’accidents du travail. Le montant nécessaire, qui couvre les frais médicaux et la perte des revenus des survivant-es, s’élève à 40 millions de dollars au minimum, soit près de 30 millions d’euros. Un montant dérisoire quand on le compare aux bénéfices réalisés chaque année par les marques donneuses d’ordre dans le secteur du textile, 2.4 milliards d’euros en 2013 pour Inditex (Zara), 1,26 milliards d’euros pour Carrefour ou encore 767 millions d’euros pour Auchan.

Deux ans après l’accident, il est inacceptable que les entreprises donneuses d’ordre qui ont une responsabilité de premier plan, comme Benetton, Camaïeu, Auchan ou Carrefour, n’aient pas encore contribué au fonds, entravant l’accès des victimes à la justice.

« Les entreprises ne peuvent plus fuir leur responsabilité. Elles doivent indemniser les victimes. Le drame du Rana Plaza est symptomatique de problèmes que l’on dénonce depuis des années dans l’industrie textile. Nous encourageons en outre tous les acteurs du secteur à contribuer abondamment à ce fonds inédit. « 

Les aides financières d’urgence ont jusqu’à présent été versées de façon aléatoire, sans aucune transparence, et demeurent dérisoires. Seuls 21 millions de dollars ont été versés sur les 30 millions nécessaires à une indemnisation juste et complète. Gap et Walmart ont contribué ensemble à hauteur de 2,2 millions de dollars, Primark pour un million et C&A pour 690 000 dollars.

Côté français, le groupe Auchan a signé un chèque d’1,5 million de dollars, Camaïeu n’a pas souhaité divulguer le montant de sa contribution, et Carrefour refuse toujours. Depuis le 24 avril 2013, les victimes et leur famille attendent toujours, et n’ont aucune garantie qu’elles toucheront une indemnisation complète, juste et transparente.

En France, un premier pas historique pour le devoir de vigilance des multinationales !

Le 31 mars 2015, malgré les pressions des organisations patronales au nom de la « compétitivité »,  l’Assemblée nationale a adopté en première lecture la proposition de loi relative au devoir de vigilance des sociétés mères et des entreprises donneuses d’ordre. les grandes entreprises françaises pourront être reconnues légalement responsables des violations de droits humains et des dommages environnementaux que peuvent provoquer leurs activités, ainsi que celles de leurs filiales, sous-traitants et fournisseurs à l’étranger, et auront à en répondre le cas échéant.

Plusieurs faiblesses persistent :

  • la loi ne vise que les grands groupes (5 000 salarié-es en France ou 10 000 à l’étranger), et ne concernera pas certaines entreprises à hauts risques comme celles impliquées dans des drames humains tels que celui du Rana Plaza.
  • il revient aux victimes de prouver la faute de l’entreprise et le lien entre la maison mère et ses filiales et sous-traitants.
  • D’autres étapes seront à franchir : le vote par le Sénat, l’extension aux autres pays européens et la lutte contre les paradis fiscaux.

Des revendications

  • des conditions de travail et de salaire permettant de vivre dans la dignité
  • l’établissement et le respect de normes internationales, harmonisées par le haut et non par le « moins-disant »
  • une responsabilisation des consommatrices et consommateurs

À Paris :

Ciné-débat de 19 à 21h : « Les damnées du low cost », un documentaire d’Anne Gintzburger et Franck Vrignon.

« Le cri des femmes du Rana Plaza et les images des centaines de cadavres sortis des décombres de l’usine textile ont fait le tour de la planète. En France, en Europe, on a brutalement pris conscience de ce qui se joue, à des milliers de kilomètres de nous, dans les usines de confection du Bangladesh. Depuis le drame, les questions se sont multipliées. Elles mettent en cause la sous traitance, les conditions de travail, les mensonges et la spirale de la consommation hystérique. Cette enquête documentaire a pour objectif de comprendre ce que cachent les contrats passés entre les grandes marques de vêtements occidentales et leurs fournisseurs en Asie. Et ce que raconte la folle course de l’économie mondialisée. »

Salle Jean Damme 17 Rue Léopold Bellan, 75002 Paris M° Sentier

Plus d’infos sur les conditions de travail des ouvrières ici, et là.

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6 réflexions sur “Rana Plaza

  1. Les associations de consommateurs telles Ufc que choisir , 60000de conso et autres sont elles sollicitées
    pour publier et informer et boycotter via leurs réseaux et leurs revues?

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